Reprise des activités du blog

septembre 25, 2010 at 5:56 (Uncategorized)

Après quelques mois d’interruption, nous avons le plaisir de vous annoncer la reprise progressive de l’activité du blog, avec une nouvelle équipe. Nous remercions les anciens collaborateurs pour leur travail.

Le blog sera, dans la mesure de nos capacités, régulièrement mis à jour.

L’Equipe d’al-Futuhat.

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Le récit de Ghazî `ilm Dîn

avril 9, 2008 at 8:22 (Uncategorized) (, , , )

Le récit de Ghazî `ilm Dîn

 

L’Inde des années 20 a été témoin de la publication d’un livre incendiaire vilipendant le Prophète Muhammad,  jetant de l’huile sur le feu de tensions qui existaient entre les Musulmans et les Hindous.

Le Raj anglais gouvernait l’Inde et la création du Pakistan était encore un  rêve lointain dans le coeur des Musulmans indiens.

La population Musulmane fut naturellement courroucée et des  manifestations se sont organisées.  Prashaad Prataab a écrit « Rangeela Rasool » [Le Prophète Haut en Couleurs], sous le pseudonyme de ‘Pandit Chamupati. Le mot « rangeela » peut signifier « plein de couleurs » mais dans ce  contexte, il signifiait « playboy ».

Rajpal était un  éditeur Hindou de Lahore. Il  prit la  responsabilité de  publier le livre en 1923 et s’engagea à ne pas  révéler le  véritable nom de l’auteur. 

Des pressions de la part de la communauté Musulmane poussa le tribunal de Lahore à tenir une audience et RajPal fut désigné coupable et fut condamné. 

Rajpal fit appel de cette décision auprès de la Haute Court de Lahore.

L’appel fut jugé par le juge Daleep Signh et donna raison sur la base du fait que la critique des leaders religieux, aussi immorale soit-elle n’est pas couverte par l’art S.153 du code  pénal indien. 

Rajpal ne fut donc pas  condamné car la loi ne prévoit rien contre les critiques  blasphématoires contre une religion. 

La  décision de la Haute Court fut très critiquée et les musulmans d’Inde protestèrent. 

L’échoppe de la famille de `Ilm Dîn fut rebaptisée après son exécution et existe toujours à Lahore.

Personne ne  soupçonnait qu’un jeune homme pouvait causer un changement dans la loi, permettant à l’Islam d’être couvert par les lois sur le blasphème.

`Ilm Dîn était un adolescent  illettré de Lahore. Son père était menuisier. Un jour, il passa près  de la mosquée Wazir Khan. Il y avait un énorme foule qui scandait des slogans contre  Rajpal. La personne qui parlait disait : « O Musulmans! Le démon  Rajpal a cherché à  déshonorer notre Prophète bien aimé avec son immonde livre. 

`Ilm Din fut vraiment affecté par ce discours  passionné et jura d’entreprendre une action. Le 6 septembre 1929,  Ilm Din partir pour le bazar et acheta un poignard pour  une Roupie. Il mit le poignard dans son pantalon et attendit en face de la boutique de  Rajpal.  Rajpal n’était pas encore arrivé. Son vol était arrivé à l’aéroport de Lahore et il allait appeler la police pour lui demander de lui assurer une sécurité.  Ilm Din ne savait pas à quoi ressemblait l’éditeur. Il interrogea  quelque passants du  Rajpal et leur dit qu’il avait besoin de lui parler.  Rajpal entra dans l’échoppe sans qu’il soit  vu mais quelque temps après, un homme alerta  Ilm Din que  Rajpal était à l’intérieur. Le jeune homme entra dans la boutique  s’avança et l’attaqua. Il planta son poignard dans le torse de  Rajpal avec une force telle que son  coeur sortit de son corps.  Rajpal tomba au sol, mort.  `Ilm  Din ne tenta pas de s’échapper. Les employés de  Rajpal se s’emparèrent de lui et crièrent à l’aide.
La police arriva sur place et  arrêta `Ilm Din. Il fut emprisonné à la prison de Mianwali. Le cas fut porté devant le tribunal et son avocat était Qaid-e-Azam Muhammad Ali  Jinnah.  Jinnah demanda à  Ilm Din de ne pas plaider coupable et de  déclarer qu’il  avait agit suite à une provocation extrême. Le fait que  `Ilm Din n’avait que 19  ans pouvait jouer en sa faveur.  `Ilm Din refusa de  plaider de la sorte et persista en affirmant qu’il était fier de son acte. Cette affaire fut la seule que  Jinnah perdit. La cour condamna  ilm Din à la peine de mort. Contre son gré, les musulmans firent appel mais l’appel fut rejeté. 

L’exécution de  `Ilm Din eu lieu le 31 octobre 1929. Lorsqu’on lui demanda s’il avait une dernière volonté, il répondit simplement qu’il voulait prier deux  rak’at de prière  surérogatoire, suivant l’exemple d’al-Khubaib qui pria deux  rak’at avant que les païens de Quraysh ne l’exécutent.

Alors que l’on posait le noeud au cou de `Ilm Din, il répéta, devant l’énorme foule : 

« O gens! Soyez témoins que j’ai tué Rajpal pour défendre notre sceau des Prophètes,  Muhammad, et qu’aujourd’hui ils vont me pendre. Je sacrifie ma vie en récitant la phrase [Shahadah – profession de foi]. »

Le jeune homme fut tué et les autorités l’enterrèrent sans qu’aucune prière funèbre  ne soit accomplie sur lui. Des manifestations de masse éclatèrent et la tension entre les communautés  Musulmanes et Hindoues était palpable. Les habitants de Lahore voulurent que leur soit retourné le corps de `Ilm Din afin de lui offrir une prière mortuaire. Deux activistes célèbres – le poète  Dr. Muhammed Allamah Iqbal  et Mian Abdul Aziz – firent campagne pour que la dépouille de Ilm Din retourne à Lahore en vue de la prière mortuaire.  Les anglaisétaient inquiets quant aux troubles que cela pouvait créer. L’autorisation ne fut  accordée qu’après que ‘Allamah Iqbal ait  donné aux anglais la  garantie qu’aucune émeute n’aurait lieu.

Lorsque le corps de `Ilm Din fut  exhumé de sa tombe, il fut trouvé sans aucun seul signe de changement. Le linceul n’avait pas changé de couleur. Ceci arriva le 14 novembre 1929, 15 jours après la pendaison. Après deux jours, le corps arriva à Lahore. 200 000 Musulmans assistèrent à sa prière funèbre qui fut conduite par l’Imâm de la Mosquée Wazîr Khan, l’Imâm Muhammad Shamsuddîn.  Mawlana Zafar Ali Khan dit près de sa dépouille : « Hélas! Que n’ai-je agit pour  atteindre un tel statut! » ‘Allamah Iqbal dirigea les funérailles jusqu’au dernier jour. Au moment de placer le corps de Ilm Din dans la tombe, il déclara, les yeux pleins de larmes : « Ce jeune homme analphabète a dépassé les instruits d’entre nous. »

La mort de `Ilm Din eut de grandes répercussions. Le Code Péna fut amendé faisant de l’insulte envers une croyance religieuse une catégorie d’offense. La proposition de ‘Allamah Iqbal pour un état Musulman séparé entraîna la création du Pakistan en 1947. Le Code pénal Pakistanais qualifie de criminel « quiconque, par la parole, la représentation visible, l’imputation ou l’insinuation, directement ou indirectement, profanerait le nom du Prophète Muhammad ». En 1982, le président Zhia  ul-Haqq introduisit le chapitre 295B dans le Code Pénal Pakistanais, punissant par la prison à vie la « profanation du Quran ». En 1986, le chapitre 195C fut introduit, instituant la peine de mort pour le manque de respect envers le saint Prophète.

L’héritage de `Ilm Din est toujours visible au Pakistan ou des parcs, des hôpitaux et des routes portent son nom.

Source originale : al-istiqamah.com.

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Liban, terrain de jeu des Ahbashs

mars 6, 2008 at 5:13 (Uncategorized) (, , , , , , , , )

Voici une traduction partielle d’une étude parue dans « International Journal of Middle East Studies 28 (1996) » sous le titre « Une réponse Soufie à l’Islamisme politique : les Ahbashs du Liban » . L’article traite du mouvement politico-religieux appelé « Ahbash » [ou Habashî] et de sa nature particulière. On y apprend notamment que ce parti livre une guerre sans merci aux autres composantes Sunnites orthodoxes du Liban, tout en maintenant une attitude très bienveillante envers le Hizbullah Shiite et les régimes dictatoriaux Arabes. 

Bien évidemment, l’équipe d’al-Futuhat ne partage aucunement les vues de cette secte. Nous avons décidé de traduire cet article pour son intérêt historique et à des seules fins d’informations. 

 Le spectre des mouvements Islamiques libanais : 

 Le spectre des mouvements Islamiques Libanais est très complexe. Les facteurs ayant contribué à l’instabilité du Liban dans les années 70 et les années 80 comprennent les conflits inter communautés, les combats entre palestiniens et israéliens et la guerre interposée menée par les payas voisins sur le sol libanais. Au milieu de cette crise ont émergé les groupes Islamistes Shiites et Sunnites, certains engagés dans l’activisme politique. Au sein de la communauté Sunnite, la branche active des Frères Musulmans est représentée par le groupe  al-Jamâ`aah al-Islâmiyyah de Fathi Yakan, qui a combattu les milices Maronites et Israël. Autre groupe militant Sunnite, Harakat at-Tawhîd du Shaykh Sa`îd Sha`ban, issu d’une scission avec al-Jamâ`aah al-Islâmiyyah, en 1982. Du côté Shiite, Harakat Amal a été fondée en 1975 par l’Imâm Mussa al-Sadr. Après la disparition de Sadr en 1978, Amal a perdu son caractère de mouvement de renaissance et sous Nabih Barrî, est devenu un mouvement politique Shiite. La bannière du militantisme Shiite fut alors saisie par le Hizbullâh – un regroupement d’une demi douzaine de groupes radicaux, nourris par le régime de la Révolution Islamique iranienne. Le segment Soufî du spectre Islamique Libanais est représenté par sept confréries : Qadiriyya, Rifdiyya, Naqshabandiyya, Shaziliyya, Badawiyya, Khalwatiyya, et Mawlawiyya. Dans ce contexte, la nature du mouvement Ahbash en tant qu’organisation pan Soufie – l’expression de l’activisme Soufî Libanais – est supporté par les confréries Qadiriyya, Rifaiyya et Naqshabandiyya. 

Origines des Ahbashs : 

 Le mouvement Ahbash, officiellement connus sous le nom de « Association des Projets de Bienfaisance Islamiques »  ou « Jam`iyyah al- Mashâri` al-Khayriyyah al-Islâmiyyah » est unique ne son genre et est une des associations Musulmanes les plus controversés dans le paysage contemporain des groupes Islamiques. La controverse entourant ce mouvement résulte des ses origines particulières et de ses racines théologiques, qui définissent son identité, son programme religieux et son action politique. La Jam`iyyah suscite aussi la controverse dans la mesure ou ses enseignements n’entrent pas dans le moule « Islamiste » ou « Fondamentaliste ».  Les Ahbashs sont les partisans dévoués du Shaykh `Abdullah ibn Muhammad ibn Yusuf al-Hirari al-Shibi al- Abdari, connus sous le nom « d’al Habashî ». Alors que ses détracteurs l’appellent la « mystérieuse personne » aux origines juives, sa biographie officielle affirme qu’il est né à al-Hirara, près de la Somalie, en 1920, ou il a étudié la jurisprudence Shafi`îte et devint Muftî de la région tribale de l’Oromo. En 1947, le Shaykh al-Habashî arrive au Hijâz après avoir été expulsé d’Ethiopie car ses enseignements étaient perçus comme pouvant menacer l’Empereur Haile Selassié. En 1948, il voyage à Jérusalem puis à Damas pour étudier avec la confrérie Rifa`iyyah et la Qâdiriyyah. Il s’installa à Beyrouth en 1950 et obtint sa licence au sein de la branche libanaise de l’Université al-Azhâr.  Durant la guerre civile libanaise, le mouvement passa d’un mouvement de quelques centaines de personnes à une vaste organisation, en infiltrant les milices Sunnites et les écoles. Lorsque la milice de `Abd al-Hafiz Qasim se désagrégea, les Ahbashs recrutèrent ses membres au sein de leurs rangs. Cependant, les Ahbashs s’abstinrent de créer leur propre milice et d’entrer dans l’arène des combats inter sectaires et des combats contre Israël. Son objectif était le prosélytisme et le recrutement, en jouant la carte de la modération et de la passivité politique. Ce ne fut qu’au début des années 90 que les Ahbsahs firent leur entrée sur la scène politique en participant aux élections législative de 1992.  

 La dimension Shiite :  

Un des aspects les plus révélateurs de la pensée d’al-Habashî est son acceptation de la doctrine Shiite de la « légitimité ». Il commence en citant Shafi`î, affirmant que quiconque à combattu `Alî est un « baghî » [transgresseur]. Al Habashî cite aussi Ibn Hambal pour justifier le Califat de `Alî contre Mu`awiyyah et « sa faction de transgresseurs » [al-Firqa al-Bâghiyya]. Al Habashî souligne aussi la légitimé des quatre membres de la Famille du Prophète – Ali, Fatima, al-Hassan et al-Husayn, en citant les textes de Muslim et d’al-Nassa-î. Il rejette aussi l’utilisation de l’Ijtihâd de certains juristes Sunnites pour légitimer l’opposition de Mu`âwiyyah à `Alî.  

Racines sociales et idéologiques :  

La position politique des Ahbashs, telle que présentée par son président, Shaykh Husam Karakira, accepte le système confessionnel libanais et le fait de servir d’abord l’intérêt national du pays. Il rejette la violence et la politisation de l’Islâm et est en faveur de la participation au système politique. Les Ahbashs affirment leur loyauté au Liban en tant que pays Arabe et supportent ses forces armées qu’ils reconnaissent comme étant les défenseurs de ses citoyens, de ses familles et du pays. En s’opposant à l’établissement d’un ordre Islamique, les Ahbashs prônent la coexistence avec les communautés chrétiennes.  Tout aussi tempérés sont l’orientation de la politique étrangère et la conception du monde qu’ont les Ahbashs. Tout en supportant la libération de la « zone de sécurité » du Sud à travers la résolution 425 de l’ONU et en affirmant les « droits des Palestiniens », la littérature Ahbash ne fait aucune référence au Jihad ou à l’usage de la force contre Israël « sans nécessité ». De même, les Ahbashs ne sont pas véhéments vis-à-vis de l’Occident. Au contraire, ils recommandent à leurs membres d’étudier les connaissances et les sciences occidentales afin de parvenir à une société islamique « civilisée ». 

 Ahbashs VS Islamistes :  

Le facteur fondamental qui a propulsé les Ahbsahs dans une dynamique de prosélytisme religieux et de politique électorale est la crainte de l’activisme politique agressif dans les sociétés islamistes. Dans un élan sans précédent en 1992, les Ahbsahs ont présenté deux candidats aux élections législatives libanaises. L’un d’entre eux, le Dr Trabulsi a remporté un siège à Beyrouth. Malgré leur penchant pour le pacifisme et la modération, les Ahbsahs sont engagés dans une lutte à mort contre ce qu’ils appellent le « Hizb al-Ikhwân », en particulier  la Jamâ`aah al-Islâmiyyah de Fathi Yakan et ses alliés transnationaux. Au-delà de leurs conflits idéologiques et doctrinaux, les Ahbsahs et la Jamâ`aah al-Islâmiyyah se sont engagés dans un conflit sanguinaire autour de la mosquée `Umar al-Kabîr à Sidon et de la mosquée `Isâ Ibn Maryam à Tripoli. Des portes parole de la Jamâ`aah al-Islâmiyyah  et de ses alliés islamistes égyptiens ont dénoncé le Shaykh al-Habashî comme étant « un individu dangereux qui travaille à diviser les Sunnites du Liban ». Yakan a accusé les Ahbashs de servir le sionisme et de protéger ses alliés au Proche-Orient. Il a aussi attaqué al-Habashi pour avoir dévié des enseignements du Prophète en suivant les Mu`tazillah et pour son rejet catégorique d’Ibn Taymiyyah, d’Ibn `Abd al-Wahhab et de Sayyid Qutub. Yakan critique aussi les Ahbashs pour leur Takfir de masse [excommunication]. Il les appelles « la faction excommunicatrice » [al-Firqah al-Mukaffirah]. Le fait est que les Ahbashs  tout comme la Jamâ`aah al-Islâmiyyah se sont engagés dans une campagne de Takfîr mutuel, chacun déniant à l’autre sa légitimité Islamique. 

 Relations avec les autres groupes : 

  La profonde inimité des Ahbashs envers la Jamâ`aah al-Islâmiyyah de Yakan contraste avec les relations « amicales » et « normales »   qu’ils entretiennent avec le Hizbullah, bien qu’ayant exprimé des réserves sur les activités violentes de ce dernier. Malgré la sympathie doctrinale envers `Alî et le Shiisme, les Ahbashs font attention à ne pas apparaître trop près des Shiites par crainte d’aliéner leur constituante Sunnite, comme c’est arrivé au Shaykh  Sha’ban de la Harakat al-Tawhîd, à Tripoli. Pourtant, lors des élections parlementaires de 1992, les Ahbashs et le Hizbullah ont conclu un alliance non déclarée à Beyrouth afin d’assurer l’élection de leurs candidats respectifs ‘Adnan Trabulsi et Muhammad Burjawi.  Tout en maintenant des relations amicales, les Ahbashs ont été singulièrement réticents à soutenir l’appel du Hizbullah pour un ordre Islamique à l’Iranienne au Liban pour se substituer au système consensuel actuel. Au regard de leur forte adhésion au  système consensuel  et de leur opposition à un Etat Islamique, les Ahbashs ont trouvé un allié naturel dans le mouvement Amal, qui partage aussi avec les Ahbashs une orientation pro Syrienne. Cette convergence d’intérêts à conduit les Ahbashs à soutenir l’élection du leader du groupe Amal, Nabih Berri, au poste de porte parole du Parlement Libanais.  Tout en respectant l’establishment religieux Sunnite du Liban – Le Bureau Juridique Sunnite – les Ahbash maintiennent une attitude de non coopération. Cette position est guidée par la volonté des Ahbashs d’avoir leurs propres Shaykhs nommés par le gouvernement comme le  Mufti Général Sunnite du Liban, position détenue actuellement par le Mufti Muhammad Qabbanî.  Pour ce qui est du mouvement Soufî, les Ahbashs jouissent du soutien des trois confréries Soufies traditionnelles que le Shaykh al-Habashî considère comme étant des « Turuq ahl Allah », la Qadiriyyah, la Rifa`iyyah et la Naqshabandiyyah. Le resserrement des liens de coopération entre les Ahbashs et les Naqshbandî s’est manifesté durant le meeting en décembre 1993 entre le Shaykh al-Habashî et Muhammad ‘Uthman Siraj al-Din. Les deux leaders annoncèrent une coalition entre « deux puissances Islamiques » destinée à combattre la « Jama`aah Islamique » et le « Hizb al-ikhwân », particulièrement « l’idéologie de Sayyid Qutub et des autres qui ont déviés du consensus de la Ummah ». La conclusion d’une telle alliance Soufie contre l’Islamisme politique des Frères Musulmans et de ses alliés est politiquement importante, du fait du nombre important d’adepte de la confrérie Naqshbandîe à travers le monde.  Cependant, toutes les confréries Soufies ne trouvent pas grâce aux yeux  des Ahbashs. Les ordres crées récemment tels que al- Badawiyyah, al-Khalwatiyyah et al-Mawlawiyyah, avec quelques adeptes au Liban, restent en dehors de la palette des « Turuq ahl Allah » du Shaykh al-Habashî. Les pratiques de la confrérie Shazhiliyyah ont aussi été dénoncées par al-Habashî comme étant de « mauvaises innovations » qui vont à l’encontre du Qur’an et de la Sunnah, en particulier l’usage par la Shazhiliyyah de superstitions et de magie dans leur Tahlil et leur Dhikr [invocations]. Les Ahbashs maintiennent d’excellentes relations avec les plupart des gouvernements Arabes, en particulier avec les autorités syriennes. Ils considèrent la Syrie comme un protecteur du Liban vis-à-vis d’Israël et le défenseur de l’unité Libanaise. Leur position pro syrienne et leur non militantisme contre les régimes Arabes et Israël ont rendu les Ahbash suspects aux yeux des Islamistes et sujets à des accusations de financement de la part d’Israël, de l’Occident et de certains gouvernements Arabes. Ces accusations ont été rejetées avec véhémence par les leaders Ahbashs.  Les Ahbashs ont connu un revers majeur lorsque leur président, le Shaykh Nizar al-Halabi, a été assassiné le 31 août 1995, par des assaillants inconnus. Le vice président du mouvement, Shaykh Husam Karakira, est immédiatement devenu président alors que la polarisation entre les Ahbash et ses opposants Islamistes s’accentuait.  

Quelles que soient leurs sources de soutient, il ne fait aucun doute que les Ahbashs ont émergés en tant qu’acteurs politiques important au Liban et dans le microcosme Islamique. Ils présentent une alternative claire aux puissants mouvements Islamistes. Ils ont une capacité d’attraction considérable auprès de ces Musulmans Sunnites qui sont à la recherche d’une voie médiane entre les conflits sanguinaires auxquels se livrent les régimes Arabes et les sociétés Islamistes. En outre, avec leur trame pluraliste, les Ahbashs peuvent accommoder des individus à la recherche d’une retraite spirituelle, tout comme des Musulmans conventionnels et des sécularistes qui ont adopté les styles de vie des sociétés modernes. En tant qu’alternative au conservatisme Musulman, les Ahbashs et les groupes similaires peuvent émerger comme la voie de la bourgeoisie et de l’intelligentsia, favorables à l’établissement de régimes libéraux dans le monde Arabe. Malgré le constat général de déclin des confréries Soufies, résultat de la modernisation et de l’industrialisation, les Ahbashs ont démontré que les traditions Soufies possèdent une force particulière dans des sociétés telles que la société libanaise, ou un niveau élevé de pluralisme religieux prévaut.

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Aux origines du mal

décembre 12, 2007 at 9:48 (Uncategorized) (, , , , , , )

Jusque là, le sémitisme était maître encore sur sa terre. L’Orient Musulman battait l’Occident, avait de meilleures armées et une meilleure politique, lui envoyait des richesses, une meilleure connaissance, de la civilisation. Désormais, les rôles sont changés. Le génie européen se développe avec une grandeur incomparable. L’Islamisme [terme utilisé autrefois pour désigner l’Islam] se décompose lentement. De nos jours, il s’écroule avec fracas. A l’heure qu’il est, la condition essentielle pour que la civilisation européenne se répande, c’est la destruction de la chose sémitique par excellence, la destruction du pouvoir théocratique de l’Islamisme. Car l’Islamisme ne peut exister que comme Religion officielle. Quand on le réduira à l’état de Religion libre et individuelle, il périra. L’Islamisme n’est pas seulement une Religion d’Etat, comme l’a été le catholicisme en France, sous Louis XIV, comme il l’est encore en Espagne. C’est la religion excluant l’Etat. C’est une organisation dont les Etats Pontificaux en Europe seuls offraient le type.

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 Là est la guerre éternelle, la guerre qui ne cessera que quand le dernier fils d’Ismaël sera mort de misère ou aura été relégué par la terreur au fond du désert. L’Islam est la plus complète négation de l’Europe. L’Islam est le fanatisme, comme l’Espagne du temps de Philippe II et l’Italie du temps de Pie V l’ont à peine connu. L’Islam est le dédain de la science, la suppression de la société civile. C’est l’épouvantable simplicité de l’esprit sémitique, rétrécissant le cerveau humain, le fermant à toute idée délicate, à tout sentiment de fin, à toute recherche rationnelle, pour le mettre en face d’une éternelle tautologie : Dieu est Dieu. L’avenir, Messieurs est donc à l’Europe et à l’Europe seule.

L’Europe conquérra le monde et y répandra sa Religion, qui est le droit, la liberté, le respect des hommes, cette croyance qu’il y a quelque chose de divin au sein de l’Humanité. »

 [Ernest Renan, discours au Collège de France « De la part des peuples sémitiques dans l’Histoire de la civilisation », 1862]

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Trahisons Shiites à travers l’Histoire

novembre 25, 2007 at 10:55 (Uncategorized) (, , , , , , )

Ce qui suit est un extrait du livre « Le Mirage en Iran » [Sarāb Fī Irān] écrit par le Dr Ahmad al-Afghānī au début des années 80. Il a été traduit en anglais par le Dr Abū Amīnah Bilāl Philips. Ce livre montre la constance du comportement Shiite à travers l’histoire, qu’elle soit ancienne ou contemporaine.

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Durant le règne des troisième et quatrième Califes al-`Azīz Billāh [975 – 966 EC] et al-Hākim Bi Amrillāh  [966 – 1020 EC], les Musulmans, sous leur joug, subirent d’inimaginables afflictions. Chacun de ces Califes mit les reines du pouvoir entre les mains d’administrateurs Juifs qui répandirent la tyrannie et la corruption dans le royaume Musulman. Et, lorsque leur gouverneur Shiite de la cité fortifiée de `Asqalān se livra aux Croisés, les soldats et les habitants d la ville, ne pouvant plus supporter la traîtrise Shiite, se révoltèrent et tuèrent le gouverneur, en 995 EC.

Au cinquième siècle de l’Hégire, durant le règne du clan Shiite Buwayhid sur l’Irak, les Juifs furent purent devenir puissants et oppressants.  Cela eut pour conséquence la rébellion des habitants de la région contre les Buwayhids en l’an 1031 EC. Les maisons des Shiites comme celle des Juifs furent brûlées.

 

Les Shiites furent largement responsables du sac de Bagdad mené par les Mongols au septième siècle. Le plus grand savant de l’époque, an-Nassīr at-Tussī[1] chevaucha aux cotés de Hulagu[2] à la tête des hordes Mongoles et supérvisa le massacre de Musulmans innocents. Le chef des ministres [Wazīr], Ibn al-`Alqamī, a aussi joué un rôle majeur dans cette tragédie.

 

Le dixième siècle de l’Hégire fut témoin de Ghayyāth Khudābundah Muhammad, le Mongol qui s’est converti au Shiisme et de son alliance avec les Croisés. Des Musulmans Sunnites furent terrorisés et massacrés.

Les Juifs avaient aussi un statut prééminent sous la dynastie des Shiites Safavides, au dixième siècle de l’Hégire. Cette dynastie contracta une alliance avec les Portugais contre l’Etat Ottoman. Le Sultan Ottoman répondit en tuant près de 30 000 Shiites en un seul jour, leur donnant ainsi une sévère leçon. Il les déclara hérétiques.

 

Si ces incidents ont été oubliés, il y a toujours l’inoubliable crime de ce siècle,  commis par le Shiite Yahya Khan[3] qui livra la terre Musulmane de l’Est du Pakistan aux Hindous afin qu’ils y fassent ce qu’ils désiraient. Cet acte haineux conduisit à la formation de l’état du Bengladesh.

Et, au Liban, la trahison Shiite envers les Musulmans et leur alliance avec les Chrétiens Maronites – qu’ils considéraient comme leurs véritables amis – ne peut être oubliée[4].

Quelle fut la contribution des Shiites aux Mujāhidīn d’Afghanistan, hormis leur critique du Jihād et le rabaissement de leur opposition aux forces de l’athéisme[5]? Et pourquoi les étudiants Shiites de l’Université du Koweït ont-ils joint leurs forces aux communistes et autres gauchistes conte les étudiants Sunnites, lors des élections de 1981?

 

Et au final, que dire de l’alliance impie entre la Révolution Iranienne et la Syrie Nusayrite[6], entre l’Iran et la Libye, l’Iran et l’Algérie, l’Iran et le Sud Liban? Etait-ce parce que tous partageaient avec les Shiites le rejet de tout ou partie de la Sunnah? La « Révolution des oppressés » n’aurait-elle pas dû se tenir aux côtés des oppressés en Syrie? Est-ce cela la récompense pour la bienfaisance? Oui, la récompense pour le soutien ouvert apporté par les Mujāhidīn Syriens à la révolution iranienne fut d’abord un abandon, puis une critique de leur Jihād. Et comment comprendre les déclarations publiques de l’Ayatullāh Khalkhāli contre les Mujāhidīn Syriens ou le représentant de Khomeiny déclarant que les Mujāhidīn Syriens avaient mécru, lorsqu’ils était à Londres en 1980? Et au final, pourquoi les membres Shiites de l’Assemblée Nationale Koweïtienne votèrent-ils en faveur de Hafiz al-Assad contre les Mujāhidīn Syriens au moment vote pour l’octroi de 48 millions de dinars aux forces du gouvernement Syrien?

   


[1] Nassīr ad-Dīn at-Tussī [m. 1274] était un auteur Shiite prolifique connu pour avoir écrit environ 56 travaux dans les domaines de la religion, de la philosophie, des mathématiques, de la physique et de l’astronomie, la plupart en Arabe. Ses travaux en prose, en langue Persane, incluent le célèbre traité sur l’éthique, « Akhlāq-i Nāsirī, dans lequel il identifie l’Imām comme étant le dirigeant idéal décrit par Platon et Aristote. Il composa des vers en l’honneur d’al-Mu`tassim, le Calife Abbāsid, puis instigua une révolte contre son maître et supervisa le massacre des Musulmans par le Mongol Hulagu.

[2] L’invasion Mongole menée par Gengis Kahn au début du dixième siècle EC précipita la chute de la dynastie `Abbāsid? Lorsque Mangu devint le grand Khan des Mongols en 1251 EC, il conquit le Tibet, la Perse et la Syrie. Son frère, Hulagu, prit Bagdad en 1258 EC, massacra ses habitants et mit un terme à la fois à la dynastie `Abbāside et au Califat Islamique à l’Est. Les savants d’Egypte rencontrèrent ensuite et choisirent le général Mamlūk Qutuz comme Sultan d’Egypte. Le Sultan Qutuz, avec l’aide de son commandant Mamlūk, Beybars, défit le conquérant Mongols Hulagu lors de la bataille de `Ayn Jālūt [village situé près de Naplouse, en Palestine].  

[3] Le Général A.M Yahya Khan était l’administrateur en chef sous la loi martiale et président du Pakistan durant la crise de 1969-71.

[4] Le principal mouvement Shiite, Amal, dirigé par Nabi Berrie, n’a pas résisté à l’invasion Israélienne de 1982. Les Shiites ont une longue histoire de conservatisme non révolutionnaire et de sectarisme qui les garda de coopérer avec les palestiniens et les autres Sunnites. Quelques moins auparavant, les Shiites lancèrent une offensive à Beyrouth contre les le mouvement Sunnite « al-Murābitūn », qui participa à la résistance contre Israël. La rapide victoire contre les Murābitūn encouragea grandement les Shiites. Mais ils ne parvinrent même pas à prendre le petit camp de réfugiés de Sabra. Les Shiites montrèrent dans leurs tactiques de guerre à quel point ils étaient loin de l’islām. Ils commencèrent par détruire les maisons une par une afin de tuer les combattants palestiniens. Parmi les 180 tués et les quelques 1000 blessés au cours des cinq premiers jours figuraient des dizaines de femmes et d’enfants palestiniens. Comme les palestiniens continuaient à résister, la sixième brigade de l’armée Libanaise, constituée de Shiites, s’est jointe à l’offensive. Les moquées du camp furent détruites par les bombardements Shiites. Le 24 mai, lorsque Hafez al-Assad proposa un cessez le feu enjoignant aux palestiniens de remettre leurs armes à la sixième brigade Shiite, les palestiniens rejetèrent sa proposition. Après cela et avec les encouragements de la Syrie, des attaques coordonnées furent lancées par les Shiites contre trois camps palestiniens. La Croix Rouge fut empêchée d’entrer dans les camps pour empêcher les massacres. Le 3 juin, le petit camp de Sabra tomba, mais la résistance de Shatilla se poursuivit alors que les assauts Shiites contre le grand camp de Burj al-Barajinah étaient repoussés.[New Trend, vol.8, N°6, Shawwal 1405/Juin 1985, P.1] 

      [5] Le « Hizb-e-Islami [qui fut le plus ardent partisan de l’Iran parmi les Mujāhidīn Afghans] annonça qu’à cause des difficultés causées par la République Islamique aux Mujāhidīn Afghans, tous les bureaux du parti en Iran seraient fermés et que son personnel serait retiré du pays Gulbudin Hikmatyar, le leader du Parti Islamique dit : « La République Islamique a insulté les leaders du parti en Afghanistan et a causé des frictions entre Sunnites et Shiites. » 

[6] Muhammad Ibn Nusayr, une des partisans de l’Imām al-Hassan al-`Askarī clama qui’il était la porte [Bāb] de l’Imām caché mais fut rejeté par les Alides et la majorité des Shiites Imāmites. Il réunit alors ses partisans et créa une secte au nord de la Syrie. Il prétendit que `Alī était l’incarnation d’Allāh [ash-Shahrastānī, al-Milal wa an-Nihal]. Ils empruntèrent aux Christianisme les festivités de Noël et aux païens, d’autres pratiques. Cette secte fut qualifiée de païenne par les théologiens Duodécimains du passé. Mais Khomeiny, pour des raisons politiques, les intégra au corps principal du Shiisme.

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